Fruit de l’héritage culturel en Afrique, la dot occupe une place de choix lors des cérémonies nuptiales. Sa perception a évolué avec le temps par les différentes générations au point où, certains la perçoivent comme le prix de l’épouse. Malgré les changements observés sur le continent, beaucoup d’Africains continuent de respecter cette tradition. Selon que l’on soit en Europe ou en Afrique, la signification de la dot diffère. Focus sur le paiement de la dot en Afrique.
Plan de l'article
La pratique de dot en Afrique
Le mot « dot » représente en Europe les dons et libéralités offerts par la famille de l’épouse à celle-ci ou au ménage. En Afrique subsaharienne, on attend par dot, « prix de la fiancée », un prix symbolique fixé par les parents de la femme et qui constitue un don fait par le futur mari à la famille de son épouse. Contrairement à l’Occident, la dot n’entre pas dans le patrimoine de la mariée encore moins du jeune couple en Afrique.
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Le paiement de la dot au Gabon
Dans sa volonté de protéger la femme dans les liens du mariage coutumier, le législateur gabonais a adopté une loi qui légalise le mariage coutumier. La même loi fixe en ses dispositions le régime juridique du mariage coutumier sur le territoire gabonais. Aux termes de cette loi qui protège la femme gabonaise et ses enfants, un aspect a retenu toutes les attentions. Il s’agit du paiement de la dot. La loi prévoit que la dot ne fasse pas objet de spéculation.
Son plafond a été fixé à un million cinq cent mille (1 500 000FCFA). Toutefois, ce plafond peut être dépassé si les parties le conviennent d’un commun accord. Dans ce pays d’Afrique central, le paiement de la dote est la charge de l’homme. Elle permet à ce dernier d’asseoir son autorité sur la femme. La dot est vue au Gabon comme une caution versée par l’homme qui s’engage à bien garder sa femme et à l’entretenir.
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Le principe de la dot au Bénin
Au Bénin, la dot est vue comme le trait d’union entre les deux familles. Elle représente un lot de présents que le futur époux, lequel est représenté par ses proches offre à la famille de sa future épouse pour demander sa main. Cet acte vaut acceptation de l’époux comme membre à part entière de sa belle-famille. Au bénin, ce geste symbolique par lequel le futur époux remercie la belle-famille pour la naissance et l’éducation de sa dulcinée est constitué d’apports en nature et de numéraire. La dot est constituée de : colas, sac de sel, liqueurs, ustensiles de cuisine, valises remplies de wax et de billets de banque, etc… En absence de législation, aucun plafond n’est fixé pour la dot au Bénin et on note rarement de cas d’abus de la part des belles-familles.
L’évolution de la pratique de la dot en Afrique contemporaine
Au fil du temps, la pratique de la dot en Afrique a évolué. Effectivement, dans certaines parties du continent, les jeunes femmes ont commencé à refuser d’être considérées comme un objet que l’on peut acheter moyennant une somme donnée. Elles aspirent désormais à être valorisées pour leur personnalité et leurs compétences plutôt que pour leur apparence ou leur origine sociale.
Par conséquent, certains pays africains ont adopté des lois visant à limiter le montant de la dot ou même l’abolir complètement. Au Rwanda, par exemple, une loi promulguée en 2020 interdit formellement toutes les pratiques liées aux dots et bride aussi le coût des célébrations culturelles telles que les mariages.
D’autres pays, tels que le Sénégal, encouragent quant à eux un retour aux pratiques traditionnelles plus modestement onéreuses mais surtout plus symboliques lors de la célébration du mariage. Les parents se contentent alors d’une modeste contribution financière qui permettra uniquement de couvrir quelques frais relatifs au mariage.
Il faut souligner que malgré ces avancées législatives ou sociales concernant cette pratique ancestrale, la question n’est pas encore résolue car certaines familles continuent d’exiger une somme exorbitante avant d’autoriser le mariage entre deux personnes.
Le débat autour de la suppression de la dot dans certains pays africains
Le débat autour de la suppression de la dot dans certains pays africains est un sujet qui divise les opinions. Pour certains, c’est une pratique qui doit être abolie car elle met en péril l’avenir des jeunes filles et des femmes. Effectivement, la dot a souvent pour conséquence que les parents investissent plus dans l’éducation des garçons plutôt que celle des filles. Ces dernières sont alors considérées comme un poids sur le budget familial puisqu’il faudra leur trouver un mari capable d’honorer les exigences financières de leurs familles respectives.
D’autres encore soutiennent la tradition séculaire sans faille aucune. Selon eux, renier cette coutume ancestrale serait assimilable à une trahison culturelle et religieuse. La dot symboliserait ainsi non seulement le respect du patrimoine historique mais aussi les promesses tenues entre deux familles autour du mariage.
Il y a aussi ceux qui prônent un juste milieu entre ces positions divergentes intrinsèquement • une position intermédiaire permettant aux parties intéressées parfois d’arriver à satisfaire tout le monde sans placer personne en situation difficile ou précaire.
Toutefois, quoi qu’il en soit de leur opinion concernant la question, tous s’accordent pour dire qu’une meilleure éducation et l’autonomisation économique des femmes peuvent contribuer grandement à réduire l’emprise toxique exercée par cette vieille tradition sur certaines familles africaines.
Il est possible qu’à long terme, ce ne soit pas tant les lois qui changent quoi que ce soit, mais surtout une évolution naturelle vers une société plus égalitaire et ouverte sur le monde, qui permettra de mettre fin à cette pratique.